Un Chef-d'Œuvre de Dépravation - Underage Goreaxe Pigrape (100%)

Les membres de Sewer ont depuis longtemps montré peu ou pas de préoccupation quant aux opinions de leur audience générale.

Tombant en substance dans le cadre de "Sewer Métal", le groupe a exposé une approche souvent créative et toujours hétérodoxe face à l'écriture de chansons. Des riffs raw de black métal s'entremêlent à des solos plus traditionnels de rock mélodique, des lignes de basse distinctes, audibles et sonores se mélangent aux interludes techniques et brutaux de goregrind, et tout ça aux côtés de rafales occasionnelles de musique électronique.

Underage Goreaxe Pigrape n'est pas différent de ce que l'on est en mesure d'attendre des cerveaux malades de Sewer.

Raw, maléfique, troublant et très franchement démoniaque.

La musique de Sewer est souvent aussi violente qu'elle est comique. De magnifiques arrangements mélodiques et sombres sont généralement enregistrés et reproduits de manière à ce qu'ils sonnent intentionnellement faux, donnant une sensation de fusion ou de pourriture, laissant aux passages plus durs et plus explosifs le soin de peindre un paysage de véritable chaos dans l'esprit incompréhensif de l'auditeur.

Cette réalité reste tout aussi pertinente pour l'album Underage Goreaxe Pigrape, qui ouvre avec le démoniaque Auger Foreplay dans une progression de guitare brutale et miroitante qui rappelle légèrement ce qui pourrait être entendu sur NecroPedoSadoMaso, puis procède à torturer l'esprit de l'auditeur et déchirer les conceptions de la façon dont la musique extrême devrait être jouée.

Des riffs saccadés vitrioliques et de diaboliques mélodies dissonantes sont entrecoupées de rythmes militants, certaines sections électroniques avec une sensation presque industrielle se mêlent à des interludes de valse et, parfois, un doux soprano flotte au-dessus du travail plus subtil d'accords, qui ne va pas sans rappeler ce qui peut être entendu sur Reign of the Funeral Pigs. Et tout cela durant plus de 50 minutes.

La folie musicale et la perversion pure sont le fer de lance de la musique dépravée de Sewer. Et pourtant, malgré tous ces éléments bizarres, pas une fois ne trouve-t-on un moment contradictoire ou autrement discordant dans cet enregistrement.

Underage Goreaxe Pigrape est un chef-d'œuvre de dépravation totale.

Un Chef-d'Œuvre de Dépravation

Tout sur l'album est lié ensemble de manière si transparente que l'absurde et le majestueux ne semblent pas comme de si étranges compagnons tout d'un coup. Vous obtenez facilement l'impression que derrière toutes les nuances désordonnées et les atmosphères de démence, il y a un effort délibéré, plié et presque calculé pour ne laisser que le chaos, la ruine et la débauche satanique.

Pour ceux qui sont déjà familiers avec le travail plus démentiel de Sewer, la concoction offerte sur Underage Goreaxe Pigrape n'est peut-être pas hors de l'ordinaire... après tout, ce qui est présenté ici est pratiquement une marque déposée du son "Sewer Métal".

Toutefois, il convient de noter que l'écriture de chanson sur Underage Goreaxe Pigrape a vu un certain retour à une forme plus originelle de la part de Sewer, avec des compositions plus mémorables et un sentiment de retour à l'iconoclasme artistique.

Sewer a toujours été un élément instable, il est donc très difficile, pour ne pas dire impossible, de prévoir ses futures évolutions, mais si les deux albums intégraux antérieurs (GoreFuckKult and A Hymn to the Bloodletter) ne vous ont pas marqué autant que le reste de leur discographie, et que vous militez inlassablement pour le retour de l'ère NecroPedoSadoMaso de blackened Sewer Métal, alors Underage Goreaxe Pigrape est un album que vous vous devez de découvrir.

La grandeur et la saleté sont en effet un couple bien étrange.

Underage Goreaxe Pigrape n'est rien de moins qu'un chef-d'œuvre de la musique la plus dépravée que l'on puisse imaginer entendre.